Le mythe brisé du régime hypocalorique

Avant de parler de l’effet yoyo, j’aimerais faire un petit « flash back » pour rappeler que dans mon précédent article, j’insistais sur le fait que nous avions tous vaguement la quasi-certitude que le surpoids était en lien direct avec la quantité de calories que l’on prend tous les jours.

Je vous ai montré avec des exemples simples qu’il n’y avait aucune raison de réduire les problèmes de poids à cette si simple expression, et qu’il fallait faire preuve d’un peu plus de subtilité.

Bien que les deux scientifiques américains qui sont à l’origine de la théorie des calories aient reconnu leur erreur, l’information erronée qu’ils ont transmise au monde s’est répandue comme une traînée de poudre et fait désormais partie des « mythes fondateurs » de la diététique

Le faux et le vrai peuvent coexister pour un temps seulement

Comment se fait-il que cette erreur ait eu un tel succès ?

Comme je vous le disais la semaine dernière, les conclusions des deux chercheurs américains se basaient sur des expérimentations qui se sont déroulées sur un laps de temps très court (trop court). C’est ce qui explique leurs conclusions très optimistes.

C’est très bien d’avoir de bons résultats sur du court terme en matière de perte de poids, mais c’est bien mieux de maintenir cette perte de poids durablement.

Vous le savez peut-être : l’effet yoyo est une conséquence typique d’un régime de type hypocalorique, surtout dans ses versions extrêmes (1). Or, je pense ne pas me tromper en disant que tout le monde désire éviter ce célèbre « effet yoyo ».

L'effet yoyo est une conséquence possible du régime hypocalorique
Un effet secondaire du régime hypocalorique : l'effet yoyo !

Quand une personne a quotidiennement besoin de 2000 calories et qu’elle décide pendant une courte période de diminuer subitement ses apports à 1500 calories quotidiennes, elle ira effectivement puiser les 500 calories restantes dans ses réserves de graisses. Elle perdra donc l’équivalent -en graisse- de cette énergie tirée de ses réserves.

Par contre, si cette diminution de calories se prolonge dans le temps, le corps -doué d’un instinct de survie- enclenchera un mécanisme de défense dont le but est de s’adapter à ce nouvel apport quotidien (1500 calories). La perte de poids s’arrêtera aussitôt.

Pire : pour parer à d’autres déconvenues, cet instinct de survie fera preuve d’encore plus de prudence. Le corps adoptera un métabolisme qui créera des réserves même si l’apport calorique est « bloqué » à 1500 calories par jour. Par exemple, il diminuera ses besoins à 1300 calories par jour. Les 200 calories supplémentaires viendront alimenter les graisses de réserve.

Résultat : après avoir perdu du poids en diminuant ses apports caloriques, le mangeur reprend progressivement du poids même s’il maintient son régime hypocalorique.

Voilà pourquoi je disais plus haut que les deux auteurs de la théorie des calories avaient mené leurs expériences sur une trop courte période. Ils ne seraient pas arrivés aux mêmes conclusions s’ils avaient observé sur une plus longue période les effets d’une diminution de calories dans l’apport nutritionnel quotidien.

Voilà aussi pourquoi il existe des personnes obèses qui meurent de faim et qui, de surcroît, développent des dépressions nerveuses en se rendant compte que si elles arrêtent leur régime elles prendront encore plus de poids.

Comment perdre du poids sans régime hypocalorique -et sans effet yoyo ?

Si la théorie des calories n’est pas bonne et si sa mise en pratique dans le régime hypocalorique provoque des résultats très mitigés, existe-t-il un autre moyen de brûler ses graisses excédentaires ?

La réponse est « oui ». Et pour expliquer cette réponse, je dois recourir à un concept que j’ai défini il y a quelques mois dans ce blog.

Rappelez-vous, si vous me suiviez à ce moment-là : au tout début du mois de juin, nous avons abordé la notion d’indice glycémique.

Dans cet article, je vous disais que le rôle de l’insuline était de permettre à la fois que le glucose présent dans le sang puisse être assimilé par les cellules du corps qui en ont besoin ET de transformer l’excédent de glucose dans le sang en graisse (qui pourra être réutilisée plus tard si le corps a besoin d’énergie).

Le corolaire de cette information, c’est que plus on mange des aliments qui font grimper le taux de glucose dans le sang, plus on suscite la création d’insuline par le pancréas, plus il y aura de glucose qui sera stocké sous forme de graisse.

Autrement dit, le taux d’insuline dans le sang a une influence directe sur le stockage de graisse.

Or, la seule manière de diminuer la quantité d’insuline dans le sang, c’est de diminuer le taux de glucose dans le sang. Comment ? C’est ce que nous allons voir plus en détail la semaine prochaine.

Nous verrons aussi comment faire pratiquement pour préparer des repas brûle graisse, c’est-à-dire des repas qui aideront votre corps à brûler ses graisses sans que vous ayez à vous soucier du nombre de calories qu’il contient.

A la semaine prochaine ! Et merci d’avance pour les commentaires que vous laisserez ci-dessous 😉

(1) Plus un régime hypocalorique est sévère et plus il aura tendance à faire des dégâts sur le long terme parce que le corps réagit d’autant plus qu’il est agressé fortement…

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Crédit photo : Pretzelpaws, utilisateur Wikipedia

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Didier Henry

De formation "juridico-économique", j'ai grandi dans une famille de médecins et je suis aujourd'hui graphiste. Un parcours santé inhabituel m'a donné l'idée de créer ce blog. Mon "credo" : c'est en apprenant et en comprenant comment fonctionne son corps qu'on parvient à maîtriser ses éventuelles insuffisances. Et c'est en appliquant ce qu'on a appris qu'on se libère de "nos petits malheurs" ;-)

Cet article a 8 commentaires

  1. Sylviane

    Cher Didier,

    Merci pour cet article car tout ce que tu dis je l’ai vécu depuis des lustres vu que je suis une femme YOYO tout ce cinéma qu’on nous a fait pour compter les calories, recompter et recompter n’était que des bêtises mais en attendant ce sont les malades qui ont trinqué.

    Tout ce que tu dis est absolument vrai puisque malheureusement je l’ai vécu personnellement, perdre tout un tas de kg que l’on reprend avec à chaque fois en prime un ou 2 kg en plus. Effrayant et désolant car à chaque fois le moral en prend un coup.

    Comme je te le disais la fois passée, j’ai trouve quelque chose qui me convient c’est le système des compatibilités du Dr Herbert M. Shelton que j’ai découvert lors de mes jeûnes.

    J’adore tes articles car ils sont vivants et très humains

    1. Didier Henry

      Bonjour Sylviane,

      Merci beaucoup pour ton témoignage qui confirme à merveille ce que je tente de transmettre dans cet article.

      Je ne sais toujours pas exactement ce que dit ce Dr Herbert, mais il semble avoir eu un franc succès aux Etats-Unis. Il est évidemment moins actuel que d’autres auteurs. De l’eau a coulé sous les ponts depuis. Il semblerait que le livre « L’alimentation, la troisième médecine » soit une alternative intéressante, bien que moins digeste… Comme tu vois, je pense à mes lectures 😉

      A très bientôt !

  2. JB

    Je suis moi-même fasciné par le rôle de l’insuline dans la perte de poids. Ce que les gens oublient, c’est qu’on ne peut pas perdre en quelques semaines ce qu’on a mis des années à prendre, c’est une question de bon sens.

    Un peu de patience !

  3. Anonyme

    Bonjour, en fait, pendant 1 an, j’ai fait un regime tres restrictive et depuis que j’ai decouvert « l’effet yo-yo  » j’ai peur de manger plus par peur de grossir, et de reprendre mes kilos ( voir plus ).
    Maintenant je ne mange qu’un yaourt a midi ( je mange dans un refectoire et je trouve qu’ils mettent beaucoup d’huile donc je n’ose pas manger ) et le soir quelque fois beaucoup et quelque fois moins…..
    Est ce que vous pouvez m’aidez s’il vous plait ?

    Mais sinon vos conseils sont tres bien rediger !! 🙂

    Ps: j’espere que vous pourrez repondre rapidement .

    1. Didier Henry

      Bonjour,

      Si on a pris l’habitude de manger « brutalement » trop peu -dans le cadre d’un régime hypocalorique par exemple-, le mieux est probablement de reprendre progressivement plus d’aliments chaque jour, jusqu’à revenir à une quantité normale. De cette manière, le métabolisme pourra s’adapter progressivement à la variation d’apport énergétique. Il n’aura donc pas tendance à stocker les apports supplémentaires, comme s’il sortait d’une période de « famine ».

      A bientôt,

      Didier

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