Je vous ai trompé sans le vouloir… 🙁

La semaine dernière, je vous ai dit quelque chose qui peut-être risque de vous induire en erreur. Je le regrette un peu, et c’est pour cela que je vais tenter de « rectifier le tir » cette semaine-ci.

Qu’ai-je dit qui était si dérangeant pour quelqu’un qui s’y connaît un peu en diététique ?

C’est simple : j’ai laissé entendre que le fait de prendre du poids ou de perdre du poids était tout simplement lié à la quantité de calories contenues dans les aliments que l’on mange…

Si l’équation du poids se réduisait à cela, ce serait vraiment plus simple de perdre du poids !

En réalité, c’est beaucoup plus subtil.

Un peu d’histoire diététique : les fondements du régime hypocalorique

L’origine de la théorie des calories (qui est à la base du régime hypocalorique) remonte à 1930, où deux médecins américains de l’Université du Michigan ont émis l’idée que l’obésité était provoquée par une alimentation trop riche en calories plutôt que par une insuffisance du métabolisme.

Le régime hypocalorique est-il fondé scientifiquement ?
Le régime hypocalorique a-t-il des fondements scientifiques valables ?

Malheureusement, l’étude qu’ils ont faite à cette époque était basée sur un nombre trop restreint d’observations et, surtout, avait été menée sur une durée beaucoup trop courte pour qu’on puisse parler d’une étude scientifique sérieuse.

Etonnamment, malgré ses insuffisances, cette étude a été considérée dès sa publication comme une vérité « scientifique » sur laquelle il ne fallait plus revenir.

Cette idée était peut-être trop simple et ouvrait peut-être trop de possibilités de guérison que pour être accueillie raisonnablement. Devant le succès de leur théorie, les deux chercheurs ont émis quelques années plus tard de très sérieuses réserves quant aux conclusions de leurs observations.

Mais rien n’y fit : leur tentative de relativisation est passée totalement inaperçue. En occident, leur théorie était déjà enseignée dans les universités et, encore aujourd’hui, elle reste bien enracinée dans les croyances.

Ce que la théorie à la base du régime hypocalorique n’explique pas

Le problème, c’est que cette théorie semble tout à fait cohérente. Et on le conçoit facilement : toute voiture a besoin de carburant pour fonctionner. Si on lui donne trop de carburant par rapport à ce qu’elle consomme, il faut la doter de réservoirs plus grands pour stocker cet excédent de carburant. Il faut donc « grossir » la taille de la voiture.

En effet, voici ce que dit la théorie des calories : si un individu dépense 2000 calories par jour et qu’il n’en ingère que 1800, il lui manquera 200 calories, qu’il ira puiser dans ses réserves de graisse. Donc, il perdra du poids.

Par ailleurs, si ce même individu absorbe tous les jours 2500 calories, il aura un surplus de 500 calories qui seront stockées sous forme de graisse.

N’est-ce pas que c’est beau ? C’est tellement parfait, tellement logique et tellement séduisant qu’on se dit que ça doit être vrai. Comme dirait Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se créé… tout se transforme ».

Mais, tout de même, on peut se demander comment ont fait les prisonniers des camps de concentration pour survivre pendant 5 ans, avec seulement 700 à 800 calories par jour. Si on suit la théorie des calories, ils auraient dû mourir dès que leurs réserves de graisse étaient épuisées.

De même, on peut se demander comment font certains gros mangeurs qui avalent 4000 à 5000 calories par jour pour garder une ligne raisonnable (certains sont même très minces). D’après la théorie des calories, ils devraient peser +/- 500 kilos au bout de quelques années.

Par ailleurs, comment se fait-il que certaines personnes grossissent alors qu’elles diminuent la quantité de calories qu’elles absorbent quotidiennement ?

Vers un changement de théorie ?

« Mais alors, ça veut dire que la théorie des calories ne suffit pas à expliquer les prises de poids ? »

Eh oui ! Le corps humain est un peu particulier. Alors qu’une voiture consommera toujours à peu près la même quantité de carburant (par exemple entre 6 et 8 litres pour 100 km), le corps humain, lui, fonctionne comme si sa consommation n’était pas fixe.

C’est ce que nous verrons en détail la semaine prochaine.

Mais en plus, nous verrons le principe qui peut avoir, sans aucun doute possible, un effet positif sur la perte de graisse. Il ne restera plus qu’à le mettre en application à travers quelques recettes-exemples simples.

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P.S. : à présent l’article qui fait suite à celui-ci est mis en ligne. Lisez-le ici : « L’incontournable effet yoyo des régimes classiques »

Crédit photo : © Fotolia

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Didier Henry

De formation "juridico-économique", j'ai grandi dans une famille de médecins et je suis aujourd'hui graphiste. Un parcours santé inhabituel m'a donné l'idée de créer ce blog. Mon "credo" : c'est en apprenant et en comprenant comment fonctionne son corps qu'on parvient à maîtriser ses éventuelles insuffisances. Et c'est en appliquant ce qu'on a appris qu'on se libère de "nos petits malheurs" ;-)

Cet article a 14 commentaires

  1. Bernadette GILBERT

    Très beau raisonnement sur l’aberration des basses calories ! On peut aussi ajouter qu’en hiver on en consomme plus, par besoin instinctif d’énergie et de réserves et, pourtant, qu’on dépense moins puisqu’on se ménage et que les exercices physiques se font moins spontanément vu le temps extérieur ! Et pourtant, on ne double pas son poids et son volume sur le temps de l’hiver…
    Il fallait rétablir cette vérité et tu l’as fait de façon très claire ! Décidément, perdre du poids, c’est facteur de bien des astuces et non résultat d’une théorie simple à mettre en pratique. D’ailleurs, pourquoi dit-on « perdre » du poids ? ça n’a rien d’une perte, mais, au contraire, c’est un gain de santé, de bien-être et d’estime de soi…

    1. Didier Henry

      Bonjour Bernadette,

      Oui, ta remarque est très juste, bien que moins frappante sans doute pour le commun des mortels 😉

      On peut aborder la perte de poids de multiples manières et c’est vrai qu’une méthode qui convient pour certaines personnes pourra ne pas avoir le même effet bénéfique pour d’autres… Ce n’est pas spécialement facile de donner des principes « universels » alors que chacun a une « histoire alimentaire » différente.

      A bientôt !

  2. Sylviane

    Bonjour Didier,

    Finalement on se rend compte que compter les calories ne rime plus à rien aujourd’hui. D’ailleurs dans l’un de mes innombrables régimes j’ai essayé cela sans aucun résultat.

    Ce à quoi je crois sincèrement pour l’avoir essayé avec succès et le pratiquer à 80% c’est le régime du Dr Sheldon celui des compatibilités alimentaires car manger du riz avec des protéines n’est bon ni pour la taille ni pour la santé.

    Il est un fait que depuis 10 ans que je pratique cette méthode mes problèmes de constipation ont disparu et surtout je me sens mieux.

    Encore une fois merci pour tes sages conseils et ta voix à la « Bellemare »

    1. Elisandre (Le royaum

      Bonjour Didier,
      Je suis d’accord avec Bernadette, j’ai toujours détesté cette expression « perdre du poids »; Notre inconscient ne l’aime pas et fait donc l’inverse. Nous n’avons rien envie de perdre ; c’est humain.
      Et oui l’histoire des comtages de calories c’est un peu dépassé; Il y a aussi des phénomènes de mode.. et toujours de nouvelles découvertes.
      Merci pour ton article
      Elisandre

      1. Didier Henry

        Bonjour Elisandre,

        Merci pour ta remarque concernant l’expression « perdre du poids ». Tu es en train de remettre en cause le nom du blog, là 😉

        C’est vrai que cette expression est plutôt négative, mais elle est pourtant très utilisée sur internet. Je pense donc qu’elle « parle » à pas mal de personnes. C’est en tout cas pour cette raison que je l’utilise tant…

        A bientôt

        1. Elisandre la fée

          Non, je ne veux pas remettre en cause le nom du blog, je te dis comment moi je ressens cette expression mais je suis bien persuadée que nombre de personnes le disent de cette façon et cherche sur internet à partir de ces mots là;
          Ton nom de blog est pertinent.
          Si je cherchais moi-même il est probable que je ferais pareil et que j’essaierais plusieurs mots dont mincir, maigrir etc…

          Elisandre

    2. Didier Henry

      Bonjour Sylviane,

      Merci pour cette évocation de ton expérience. Je t’avoue que je ne connais pas encore le régime du Dr Sheldon. Et comme cela m’intéresse, peux-tu me donner les références de ta ou tes lectures ?

      Et merci pour le compliment. Etre comparé à Bellemare, ça fait toujours plaisir… 😉

  3. Danièle

    Merci pour ces explications extrêmement complètes.
    Le corps humain est un peu comme une usine qui fonctionne bien si tous les intervenants sont en forme… C’est donc très complexe !

    1. Didier Henry

      Oui. Très complexes et difficiles à cerner… C’est pour cette raison que les sciences humaines ont une étendue qui n’a presque pas de limites !

      Didier

  4. JB

    Le gros problème de la théorie des calories, c’est que souvent on ne prend pas en compte la partie consommation d’énergie… qui effectivement varie en fonction de ce que l’on mange (à calories égales), de la température. Sans parler du fait qu’on ne peut pas absorber 100% de ce que l’on mange.

    Du coup dans le vrai monde, ça ne marche pas forcément comme prévu.

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