Pourquoi n’y a-t-il que les bonnes choses qui soient mauvaises pour la santé ?

C’est une question que je me suis posée hier soir et que j’avais déjà entendue dans la bouche d’un de mes oncles il y a bien des années. C’est aussi une question que tout enfant pourrait se poser (et que je me suis probablement posée jadis…) quand on le force à manger certaines choses plutôt que d’autres sous prétexte que « ce n’est pas bon pour la santé ».

En l’occurrence, il m’arrive parfois de me la poser lorsque j’ai envie de prendre un repas qui n’est pas spécialement indiqué pour le régime que je dois suivre.

Sans doute est-ce aussi une question que beaucoup de gens qui suivent un régime se posent, mais dont ils parlent peu.

Les films en parlent !

Cela ne vous fait-il pas penser à un passage mémorable du film « La Grand Vadrouille », où un anglais fait un court passage dans un couvent (filmé en réalité aux hospices de Beaune), où il est censé être soigné pour une quelconque maladie (alors qu’il fuit les allemands) et où la sœur qui l’examine lui dit :

« Vous aimez bien tout ce qui est bon ? ». L’anglais acquiesce de la tête, et elle lui répond en signe d’avertissement : « C’est très mauvais ! » 😉

Comment mieux illustrer cette antinomie qu’il y a entre ce qu’on aime manger et ce qu’il est bon de manger pour sa santé ? Pourquoi est-on souvent attiré par ce qui est mauvais pour nous ?

Vous aimez bien tout ce qui est bon ?
"Vous aimez bien tout ce qui est bon ?" - "C'est très mauvais !"

Les causes et les remèdes

Après avoir un peu réfléchi à tout ça, je distingue au moins trois causes qui peuvent justifier nos mauvais penchants pour la « bonne chère » :

1/ Les causes psychologiques : il est possible qu’on soit dépendant psychologiquement de certains aliments dont on n’a en réalité pas vraiment besoin. Tout simplement parce qu’on les trouve « bons ».

Je pense à des aliments comme le chocolat, les biscuits, le sucre (au 19è siècle, on ne consommait pratiquement pas de sucre du tout, et on ne grossissait pas), la crème fraîche, etc.

Ces « dépendances » sont assez facilement réversibles, me semble-t-il, dans la mesure où le corps n’a pas nécessairement besoin de ces aliments qui, en plus, font grossir…

Le tout est de pouvoir se convaincre qu’on n’a pas besoin de ces aliments et qu’on peut les remplacer avantageusement par d’autres aliments, bien meilleurs pour la santé et tout aussi bons, voire meilleurs. Tout est une question de goût, mais le goût peut évoluer et il est tout à fait possible « d’apprendre à aimer » des aliments bons pour soi et pour son poids.

2/ Les causes physiques : tout comme il est possible d’être dépendant psychologiquement, il est possible d’être dépendant « physiquement » à certaines substances. Je pense au café, à l’alcool, à tout stimulant, y compris le sucre ou le chocolat… qui sont des aliments dont on se défait plus difficilement quand on est devenu « accro ».

Le corps y est comme « attaché » et a besoin de ces substances pour fonctionner. Dans ces cas-là, que préconiser ? Une cure de désintoxication ? 😉

3/ Les causes de carence : je me reconnais davantage dans ces causes-là. Il m’arrive bien souvent d’être attiré par des petits apéros salés : chips de toutes sortes, cacahuètes, pistaches et compagnie…

Mais il y a des moments où je ne me sens pas du tout attiré par ces aliments. Pourquoi ? Très probablement parce qu’à ces moments-là, mon corps ne réclame pas de sel. Mon alimentation contient assez peu de sel. C’est donc normal qu’à certains moments, je ressente le besoin de refaire des stocks !

Conclusion

Si vous vous rendez compte que vos envies ne correspondent pas à ce qui vous conviendrait idéalement, posez-vous la question : est-ce que ce repas, ce plat ou cet aliment contient quelque chose dont mon corps a besoin ?

Si oui, vous avez probablement besoin de combler une carence. Si non, n’êtes-vous pas dépendant, d’une manière ou d’une autre, de ce plat / cet aliment qui vous fait tellement envie ?

Selon moi, toute dépendance est néfaste et amène à plus ou moins long terme du déplaisir. J’essaie toujours de les éviter. C’est aussi ce que je vous conseille 🙂

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Didier Henry

De formation "juridico-économique", j'ai grandi dans une famille de médecins et je suis aujourd'hui graphiste. Un parcours santé inhabituel m'a donné l'idée de créer ce blog. Mon "credo" : c'est en apprenant et en comprenant comment fonctionne son corps qu'on parvient à maîtriser ses éventuelles insuffisances. Et c'est en appliquant ce qu'on a appris qu'on se libère de "nos petits malheurs" ;-)

Cet article a 9 commentaires

  1. La question reste quand même posée… Au Québec, les fêtes entre amis sont des moments de relâchement total où les principales invitées sont « les cochonneries ». Sic ! Associer plaisir et cochonnerie me semble très révélateur de cette antinomie ! C’est une forme de dépendance. Tu as raison : le mieux est de ne pas se laisser devenir dépendant…

    1. Didier Henry

      Bonjour Bernadette,

      Merci pour ton commentaire 😉
      Le mot « dépendance » est peut-être un peu fort parce qu’on l’utilise surtout en parlant de drogues et d’alcool, mais je pense qu’il convient malgré tout assez bien au fait que je dénonce : à partir du moment où on a toutes les peines du monde à se défaire de certains aliments, peut-on parler d’autre chose que de dépendance ?

      Je me souviens d’une personne qui m’expliquait l’effet d’une drogue (je devais avoir 12 ans à l’époque) en le comparant à l’effet d’un morceau de chocolat qu’on a pris exceptionnellement pendant le week-end, et qu’on a envie de reprendre pendant la semaine parce qu’on s’en souvient avec délice…

      Tout ce qui a un effet autre que nutritif engendre potentiellement un mécanisme de dépendance, à un tout autre degré que la drogue bien évidemment 🙂

      C’est pourquoi je maintiens le terme « dépendance ».

      A bientôt !

  2. Bonjour Didier,

    C’est très drôle que tu fasses un article sur un sujet que j’évoque si souvent auprès des malades du coeur auxquels je rends visite dans le cadre de mon bénévolat.

    Tous se plaignent de ne plus pouvoir manger salé (ou à peine) de ne plus avoir droit aux différents types de saucisses et trucs dans le genre (portugais) absolument exécrables pour la santé. Et je leur dit souvent ça : tout ce qui est bon pour la bouche ne l’est pas pour la santé.

    Vraiment d’accord avec toi même si parfois un petit chocolat remonte le moral des troupes

    1. Didier Henry

      Bonjour Sylviane,

      Voilà une phrase qui résume très simplement l’article : « Tout ce qui est bon pour la bouche ne l’est pas pour la santé »… C’est encore plus simple et direct.

      C’est assez curieux qu’il existe si souvent cet écart entre ce qu’on a envie de manger et ce qu’on a besoin de manger. C’est comme si on était incapable de ressentir ses besoins vitaux en matière de nutrition. Mais attention, il y a aussi ceux qui aiment se plaindre et qui s’enfoncent dans leur malheur pour garder la certitude de pouvoir encore se plaindre, et attirer ainsi à eux l’attention qu’ils désirent. C’est encore un autre problème !

      Cela dit, un petit bout de chocolat n’a jamais fait de tort à personne. D’ailleurs, si un jour tu ressens le besoin d’en prendre, non pas pour le goût uniquement, mais aussi pour ce qu’il t’apporte réellement, je te recommande de le faire. Sinon, en te privant systématiquement, tu risquerais de faire un « craquage » dont tu ne serais pas fière 😉

  3. Jankela

    Très intéressant comme article. Je pense que je suis un peu « dépendante » du chocolat.
    Avez-vous des remèdes pour cette dépendance ?

    1. Hélas, une dépendance ne se guérit pas du jour au lendemain et demande surtout une bonne dose de volonté.

      Néanmoins, ce que je peux suggérer, c’est de réduire très progressivement les quantités prises, tout en prenant conscience que le chocolat (ou tout autre aliment dont on est dépendant) n’est pas ce dont vous avez constamment besoin.

      Idéalement, il faudrait programmer votre cerveau pour qu’il oublie le chocolat.

      Elle me donne des idées d’article, cette question 😉 …

  4. PatatoOor

    Moi je pense tout simplement que ce qui est mauvais pour la santé, sucre, graisses, … ne l’est tout simplement pas… en petite quantité !
    Or dans des temps plus anciens où l’on mangeait moins et on faisait beaucoup plus d’activité physique, il était beaucoup plus dur de trouver ce genre d’aliments comme ça dans la nature, le sucre est très important pour les muscles et la graisse pour lutter contre le froid.
    De nos jours tout cela est inutile mais notre corps et certainement notre cerveau reptilien a gardé ce réflexe de ce genre de denrées rares et importantes et donc des que l’on en trouvait il fallait se jeter dessus car on ne savait pas quand on en retrouverait la prochaine fois.
    Voilà c’est juste un anachronisme de notre cerveau avec notre société actuelle 🙂

    1. Bonjour PatatoOor,

      Merci pour cette remarque pertinente et bienvenue sur ce blog.

      Comme je pense l’avoir déjà dit quelque part sur ce blog, « rien n’est poison, tout est poison… seule la quantité compte ». Je suis tout à fait d’accord avec toi.

      En quelques décennies, notre alimentation a été radicalement modifiée et elle reste encore aujourd’hui très instable. Il est en effet bien possible que nous ne soyons pas encore adaptés à ces changements…

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