Dans cet article, nous verrons que les personnes obèses et anorexiques ont un point commun avec tous les “mangeurs restreints”, c’est-à-dire avec une grande partie de la population.
Petite intro
Dans le dernier épisode (lisez : « le dernier article »), Augustine avait perdu toute sensation alimentaire et avait décidé de combattre son handicap par une gestion purement intellectuelle de son alimentation. La tâche est presque impossible.
En tout cas, elle demande énormément d’énergie, de concentration et d’implication personnelle, pour un résultat pas très folichon : Augustine a des obsessions incontrôlables et devient de plus en plus irritable.
4/ « J’ai perdu le contrôle et je mange sans avoir faim »
Sans sensations, il est très difficile de savoir quelle est la limite à ne pas dépasser. Cette situation modifie énormément les pensées et la manière de manger d’Augustine.
Elle n’a plus « faim », elle a surtout « envie » de manger des tas de choses, et elle lutte de toutes ses forces pour gagner la bataille. Mais la situation ne s’améliore pas, au contraire. Tôt ou tard, elle va perdre la guerre.
Voici les deux situations possibles dans lesquelles elle pourrait abandonner son combat :
- Soit elle est victime d’une émotion négative trop forte (rupture, décès, dispute, colère…) avant de manger et elle tente de se réconforter en mangeant. Le problème, c’est qu’elle remplace cette émotion négative par d’autres : la culpabilité, la peur de grossir… Ce qui renforce sa mauvaise opinion d’elle-même. Elle se reproche des tas de choses. Plus elle se critique elle-même, plus elle a envie de manger, plus elle grossit, plus elle nourrit des émotions qui lui donneront envie de manger.
A l’origine de ce cercle vicieux, il y a ce que le Dr Zermati appelle une émotion extra-alimentaire (la dispute, la colère etc.). - Soit elle est victime d’une émotion négative pendant un repas. « Je n’aurais jamais dû prendre autant de crème fraîche, je vais devenir énoooorme ! ». Cette émotion négative lui fait perdre le contrôle : elle n’arrive plus à s’arrêter de manger !
On parle ici d’une émotion induite.
Je résume la situation : après avoir perdu ses sensations alimentaires, Augustine a perdu le contrôle mental de son alimentation. Son comportement alimentaire est maintenant dominé par des émotions induites et extra-alimentaires.
Les 3 catégories de mangeurs qui ont perdu le contrôle de leur alimentation
En perdant le contrôle mental de son alimentation, Augustine risque de tomber dans 3 excès, qui correspondent à 3 profils de mangeurs :
- Le mangeur compulsif : le plus courant. Ce type de mangeur a la particularité de vivre régulièrement d’irrépressibles envies de manger. Soit il passe à l’acte, soit il parvient à se dominer, même sur de longues périodes, mais au prix d’efforts surhumains. S’il cède à ses envies, il le fait de manière raisonnable ou complètement déraisonnable, mais il garde toujours un sentiment de culpabilité parce qu’il sent qu’il a violé une règle…
- Le mangeur hyperphage : il n’éprouve plus de satiété et peut manger 2 à 3 fois plus qu’une autre personne dans les mêmes circonstances. Il sait qu’il mange beaucoup, mais il ne peut pas s’empêcher de manger autrement. Chaque fois qu’il pense avoir faim, il mange jusqu’à ce que son estomac ne puisse plus rien accepter. Quand il suit un régime, il fait un gros effort de volonté et dès qu’il se relâche, ses anciennes habitudes reprennent vite le dessus.
- Le mangeur boulimique : il fait une fixation sur la nourriture, qu’il ne veut surtout pas manger en trop grandes quantités. C’est une obsession. A certains moments, il n’y tient plus et il a des crises de boulimie : il mange des quantités impressionnantes de nourriture. Un grand sentiment de culpabilité suit ces excès. Il tente de reperdre ces calories ingérées en suivant un régime encore plus strict ou en faisant du sport. Mais ces efforts deviennent bientôt trop pénibles. Alors, il se fait vomir. Il a honte de sa situation.
Après avoir lu tout ceci, vous comprendrez pourquoi je vous disais dans l’article de la semaine dernière que les « mangeurs restreints » ne sont pas forcément obèses. Ils sont même parfois anorexiques !
Définition, en passant : un mangeur restreint est un mangeur qui exerce une restriction cognitive (=mentale) sur son alimentation, pour mieux contrôler son poids. Il ne suit plus ses sensations alimentaires, soit parce qu’il n’en tient plus compte, soit parce qu’il n’en a tout simplement plus…
Les pertes de contrôle des mangeurs restreints -comme Augustine- ne sont donc liées ni avec le poids ni avec l’intensité de la restriction que la personne s’impose.
Ce qui caractérise les mangeurs restreints, c’est qu’ils résistent de toutes leurs forces à la nourriture et que cela demande une attention de tous les instants. Mais cette vigilance peut conduire le mangeur, sans qu’il ne s’en rende compte, à manger plus que nécessaire : la moindre faille (émotion négative) dans son système de défense peut le conduire à « perdre le contrôle ».
Les mangeurs restreints peuvent être obèses… ou alors anorexiques
Vous l’avez compris, la perte de contrôle peut concerner n’importe quel mangeur restreint. Mais ce qu’il est important de comprendre aussi, c’est qu’il y a énormément de mangeurs restreints autour de nous.
En fait, toutes les personnes qui sont mal à l’aise avec leur poids, leur image ou leur comportement alimentaire sont plus ou moins en état de restriction cognitive. Ils ont tous mis de côté leurs sensations alimentaires et, selon leur personnalité, leur type de contrôle (mental, émotionnel), leur histoire ou leur psychologie, ils auront une restriction cognitive qui leur est propre et qui aura une influence bien spécifique sur leur poids.
Parmi les mangeurs restreints, on trouve deux extrémités
Les anorexiques exercent sur eux-mêmes un contrôle mental puissant, ils ne perçoivent plus aucune sensation alimentaire et leur alimentation est dominée par leurs pensées et leurs émotions induites. Leur comportement alimentaire est tel qu’ils mangent trop peu.
A l’autre extrémité, on trouve les obèses hyperphages qui ont un contrôle émotionnel de leur alimentation. Ils n’arrivent pas à distinguer facilement leurs sensations alimentaires et mangent beaucoup plus de nourriture que ce dont ils ont besoin.
Entre ces deux extrémités, on trouve toutes les combinaisons possibles et imaginables. La corpulence du mangeur sera fonction de :
- La résistance de la personne face à ses envies de manger
- La plus ou moins grande sensibilité à ses sensations alimentaires
Les risques d’une société composée de mangeurs restreints
Autant dire qu’il y existe beaucoup de mangeurs restreints. Difficile de donner une proportion, mais il y a fort à parier que le nombre de mangeurs restreints est en constante augmentation dans nos sociétés.
Dans son livre « Maigrir sans régime », le Dr Zermati se demande comment va évoluer notre société où l’on encourage officiellement la restriction cognitive (« surveillez votre poids ! » 😉 ), dont énormément de nos contemporains sont victimes, sans le savoir. Le risque, pour le mangeur rationnel, étant de devenir ce qu’il désire à tout prix éviter : un mangeur émotionnel.
Pour finir : qu’est-ce que la restriction cognitive ? Voici un condensé :
Pour reprendre les mots du Dr Zermati, la restriction cognitive consiste à mettre un contrôle mental là où il y avait du contrôle sensoriel. Cette attitude détruit la relation entre l’individu et sa nourriture.
Voici 4 aspects important de la restriction cognitive :
- La personne est en lutte contre les aliments. Elle se bat pour manger conformément à ce qu’elle pense devoir faire pour “bien manger” et elle lutte contre ses envies.
- Il y a une déconnexion entre la faim et l’envie de manger. Un mangeur normal a envie de manger quand il se rend compte qu’il a faim. Alors que le mangeur restreint ne mange pas nécessairement ce dont il a envie quand il a faim.
- La restriction cognitive créé une peur de manquer dans l’esprit du mangeur. Ce qui l’incite à manger pour stocker (cfr l’article : Ces idées inconscientes qui poussent à trop manger).
- Les pensées rationnelles et/ou les émotions dominent les sensations alimentaires.
Et Zermati de préciser que la dégradation de la relation avec les aliments n’est qu’un aspect des problèmes de poids, même si c’est un aspect important. En effet, il faut se rendre compte qu’il y a des facteurs psychologiques individuels qui produiront également des émotions projetant le mangeur vers sa nourriture.
Conclusion
Après m’être penché sur tout ceci, et au terme de cet article, je pense que je dois vous faire un aveu : j’ai bien l’impression que je suis un mangeur restreint !
Mais j’ai une bonne excuse : étant donné que je peux consommer une beaucoup moins grande variété de plats, je suis bien obligé parfois de ne pas tenir compte de mes sensations alimentaires.
Cela étant dit, je pense par ailleurs que j’ai précisément appris depuis toujours à être à l’écoute de mes sensations alimentaires. Sans doute bien plus que la plupart de mes contemporains. C’est ce qui me permet de connaître mes limites.
Et vous, où en êtes-vous ? Pensez-vous être un mangeur restreint ? Est-ce que vous vous “surveillez” ? Mettez vos commentaires ci-dessous ! 😉
Crédit photo : Fotolia.com
Cet article est le quatrième d’une série d’articles, dont voici les 3 autres :
- 1er : Maigrir sans régime : pourquoi j’ai toujours faim ?
- 2è : Ces idées inconscientes qui poussent à trop manger
- 3è : « J’ai trop mangé, mais j’ai encore faim »
La dernière nouvelle, pour aller plus loin :
>>> Ventre plat : une approche innovante rend le sourire à celles et ceux qui ne trouvaient pas de solution
>> Comment perdre votre votre addiction à la nourriture ?
>> Manger le soir fait grossir : info ou intox ?
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Merci pour cet article Didier.
A chaud, je dirai que oui. Hyperphage.
Je dirais que l’un de mes problèmes est la vitesse à laquelle je me nourrit : beaucoup trop vite. Du coup, je ne savoure plus et de plus mon organisme n’a pas le temps de se rendre compte qu’il n’a plus faim.
A bientôt 🙂
Bonjour Rémi,
Je suppose que c’est trop facile de dire qu’il suffit, déjà dans un premier temps, de « rester calme » devant sa nourriture et de temporiser la vitesse de son repas… Pourtant, si je voyais que je n’avais plus le contrôle de moi-même pendant un repas, c’est ce que je ferais.
Spontanément, je me recentrerais sur moi-même, je prendrais le temps de comprendre « avec mon corps » ce dont j’ai besoin et pourquoi je perds le contrôle.
Comme le dit Danièle (commentaire ci-dessous), « c’est un rééducation qui peut prendre du temps ». C’est vrai qu’on n’acquiert pas ce réflexe du jour au lendemain, et je me rends compte que je l’ai acquis au fil du temps.
Dans la suite de mes articles, je devrais peut-être en axer certains autour d’exercices qui permettraient de reprendre « conscience de soi ».
Merci pour ton intervention 🙂
En effet, ce n’est pas si simple. Avoir conscience d’un problème ne suffit pas à le résoudre même si je reste persuadé que c’est un grand pas de fait lorsque c’est le cas.
Pour en revenir à mon cas justement :), c’est également environ 25 ans de mauvaises habitudes prises à l’internat puis en déplacement ou au travail (en travaillant en mangeant pour gagner du temps, ce qui ne marche pas vraiment d’ailleurs).
C’est souvent une fois le repas fini que je réalise que j’ai mangé trop vite.
Le terme rééducation est bien adapté. Il faut se rééduquer, le corps et l’esprit :).
A bientôt.
Ton article donne vraiment à réfléchir. Somme-nous ou non des mangeurs restreints? Je penses que la plupart d’entre nous le sont.
Effectivement avec tout ce matraquage sur le poids, l’obésité, etc… on perd l’essentiel cad que chaque cas est unique.
Je voyais précisément tout à l’heure un reportage sur les enfants obèses et un professeur spécialiste du sujet (de l(hôpital Trousseau je crois) disait que l’obésité chez les enfants est une pathologie car cet excès de poids est dû à notre cerveau (tout est dans la tête disait un de ces enfants obèses)qui est programmé pour cela. Qu’en penses-tu ?
Je connais Zermati et son livre et jusqu’à maintenant c’est celui qui m’a le plus parlé sur l’excès de poids.
Tes articles font avancer le schmilblick car ils nous poussent à la réflexion sur notre rapport à la nourriture
Cordialement
Bonjour Sylviane,
Effectivement, une des manières de lutter contre un excès de poids pourrait être de « reprogrammer » l’esprit subconscient qui a acquis au fil du temps des réflexes indésirables, suite à des émotions ou des traumatismes dont il ne se remet pas.
Et comme une émotion n’est finalement (pour le cerveau) qu’une suggestion particulièrement puissante, il est probablement possible de contrecarrer l’effet de cette suggestion néfaste en proposant au cerveau d’autres suggestions plus constructives.
Comme tu le vois, on entre là dans un domaine passionnant qui est l’exploration des capacités l’inconscient…
A développer aussi plus tard, ça pourrait être intéressant 😉
Merci pour ton apport à la discussion !
Merci pour cet éclairage de nos pensées sur le poids.
Tout ce que nous faisons est dicté par l’esprit de façon consciente ou non.
C’est pourquoi le fait de faire du yoga ou de la méditation permet de se recentrer sur ce que l’on est vraiment.
Cela n’empêche pas les adeptes d’être parfois des mangeurs restreints mais c’est assez rare.
J’ai opté pour l’alimentation, ou régime, qui est basée sur les sensations du corps par rapport à notre alimentation.
Je mange des laitages mais avec du lait cru et je n’est pas ôté les graisses de mon alimentation mais je les choisis en fonction de leurs qualités.
Il ne faut rien s’interdire seulement faire les bons choix.
Retrouver ses sensations de satiété, sans être lourd en sortant de table est indispensable pour ne plus être un mangeur restreint.
C’est un rééducation qui peut prendre du temps.
Encore merci pour tes articles.
Danièle
Bonjour Danièle,
Merci pour ton commentaire. Comme je le disais ci-dessus à Rémi, il me semble que le fait de se recentrer sur soi-même peut effectivement aider à retrouver de bons repères…
Que ce soit pour apprendre à perdre du poids ou pour d’autres domaines, d’ailleurs. C’est surtout vrai dans ce cas-ci parce qu’il s’agit d’apprendre à gérer des émotions qui sont devenues inconscientes et donc difficilement détectables.
C’est probablement aussi une bonne manière d’apprendre à reconnaître ses sensations de satiété, si on les a perdues… 😉
Bonjour,
Et bien j’ai appris qu’il existe des mangeurs hyperphages ! Nouveau terme à ajouter à mon lexique.
La sensation de faim est souvent un manque d’ydratation, tout simplement. Le corps crie j’ai soif, et je comprends j’ai faim …. L’eau, lorsqu’elle est de qualité, elle est nourissante.
A l’époque où je perdais beaucoup de poids, j’utilisais entre autres un produit (que je vends toujours) et qui était à la fois utilisable par les anorexiques et les personnes en surpoids. Et oui….. Même combat ! Et cela fonctionne.
Avec un bémol…. l’exploration de l’inconscient de chaque individu et de son alimentation émotionnelle.
Emmanuelle
Bonjour Emmanuelle,
Merci pour ton commentaire.
Il est vrai que lorsqu’on « alourdit » l’estomac avec de l’eau, la sensation de faim diminue beaucoup. De manière générale, tout aliment « lourd », c’est-à-dire le plus souvent gorgé d’eau, aura un bon effet coupe-faim. L’avantage avec l’eau, c’est qu’elle n’apporte pas de calories !
Qu’appelles-tu une eau « de bonne qualité » ? Parce qu’il est vrai que les détracteurs de cette méthode (boire beaucoup d’eau pour aider à perdre du poids) diront que le fait d’absorber beaucoup d’eau va déminéraliser le corps (= vider le corps de ses minéraux)…
A bientôt 🙂
Bonjour,
Je suis bien d’accord avec vous tous : la majorité d’entre nous est en restriction et beaucoup de choses contribuent à nous y maintenir mais c’est vrai aussi que manger plus lentement et être conscient de notre acte de manger nous permet de retrouver nos sensations alimentaires. Mais n’oublions pas aussi que cela nous permet de « profiter » de notre repas, de nous faire plaisir ce qui ne fera que faciliter la perception de nos sensations et amoindrira notre culpabilité ! Car manger ce n’est pas que du calcul, du poids ou de la réflexion !!
Merci pour cet article fort intéressant !
Bonjour Cécile,
Bienvenue ici et merci pour ce premier commentaire. 😉
En effet, je doute que manger 3 fois plus vite que la moyenne des gens permette de profiter vraiment des plaisirs gustatifs de ses repas…
Ce que tu préconises est probablement très utile pour des mangeurs restreints « modérés ». Mais lorsque le contrôle émotionnel a pris le dessus, je pense la situation devient plus délicate !
A bientôt
Bonsoir,
Quand je dis que le corps a soif, il a vraiment plus soif que faim et il ne s’agit pas d’alourdir l’estomac. Boire des petites quantités régulièrement est préférable.
Une eau de qualité ne doit plus avoir de trace chimique des cochoneries qu’elle contient de nos jours, ni la mémoire physique de ces cochoneries. Ensuite l’eau est un médium d’information, donc elle fait voyager de l’information dans notre corps. Elle doit comporter tout ce dont le corps a besoin dans les doses qui ne fatiguent pas les reins. Elle doit aussi être vivante pour pouvoir faire son boulot correctement dans la cellule.
C’est une eau de qualité qui va aider à éliminer et à donner l’énergie au corps (plutôt que de manger des aliments solides en trop grande quantité).
Il ne faut pas oublier non plus qu’il existe des calories chimiques qui influent énormément la prise de poids. Elles sont malheureusement partout. Et la douche est une catastrophe dont personne n’a conscience !
Ai-je répondu avec assez de clarté ?
Emmanuelle
Auteure de comment réduire la facture santé sur http://www.lespaquantique.com.
Merci Emmanuelle pour ta réponse ! Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre sur l’eau et ses mystères. 😉
Bien que je l’avais vaguement entendu un jour, je ne savais pas que l’eau :
– avait une « mémoire physique »
– faisait voyager de l’information dans notre corps
– devait être « vivante » pour faire correctement son boulot
Et je ne sais pas d’où proviennent ces calories chimiques et en quoi les douches sont si néfastes…
En fait, tu m’en dis trop ou pas assez. Comme tu vois, j’ai maintenant plein de nouvelles questions à l’esprit. Est-ce que tu pourrais répondre à ma curiosité en complétant l’information que tu as donnée ici ?
Didier
P.S. : le but de ce blog est « d’apprendre ensemble ». Voilà 1 merveilleuse illustration de ce que j’entends par là 😉
Bonjour !
Eh bien j’ai été boulimique. Pour contrôler mon poids je me faisais vomir.
Les symptômes sont bien décrits dans l’article. Je suis arrivée avec le temps à me sortir de cela d’une part par un contrôle mental mais ce n’est pas le plus efficace bien sûr car l’envie de manger est compulsive. Je dirais plutôt que le mental ne sert qu’à comprendre la chose…mais c’est un début pour changer.
Pourquoi ? parce qu’en fait c’est plutôt l’inverse, c’est l’habitude de réprimer ses sensations, émotions en général (sur l’ensemble de sa vie), par le mental, qui fait qu’à un moment donné il y a un malaise très fort que l’on calme avec de la nourriture. Dans mon cas par imitation, par éducation, puisque ma mère faisait ainsi. D’autres fument ou ont d’autres compulsions.
Le remède est venu de la confiance en moi, c’est à dire de la confiance en mes sensations, de l’utilisation comme carburant de mes émotions, du fait de réaliser dans la vie ce qui me motive etc…c’est évidemment un travail global sur moi ET LES RELATIONS qui a changé cela. Ce n’est pas un hasard si je suis impliquée dans la relation, et la relation amoureuse. C’est là le creuset des émotions bien sûr.
Eviter d’être en relation c’est une façon de bloquer ses émotions…et d’avoir ainsi une mauvaise relation à la nourriture.
N’oublions pas que la relation à la nourriture c’est la relation à la mère et que la relation à la mère entraine ensuite des automatismes émotionnels et hormonaux.
Merci beaucoup pour cet article
Elisandre
Bonjour Elisandre,
Merci pour ce premier commentaire, qui apporte beaucoup à cet article.
Ce qui est intéressant dans ton témoignage, c’est qu’on comprend que c’est un problème relationnel qui s’était cristallisé dans un mauvais rapport à la nourriture. En te lisant, j’ai pensé à plusieurs personnes dans mon entourage qui avaient eu le même genre de « troubles » psychologiques combinés à des troubles de l’alimentation.
Ce qui fait la complexité de ce genre de troubles alimentaires, c’est justement la multiplicité des causes possibles.
Comme je le dis dans l’article, les « facteurs psychologiques individuels » jouent eux aussi un rôle dans les comportements alimentaires…
Encore merci pour ton intervention qui vient bien à propos !
A bientôt !
Bonjour Didier, (j’ai envoyé un mail à l’adresse de contact, mais je ne sais pas si tu l’as reçu, donc je le mets dans les commentaires)
Je me doutais un peu que ma réponse allait suciter d’autres questions. Je ne sais pas quelles sont tes connaissances au départ et répondre dans des commentaires de blog n’est ps aisé.
J’étais en train de penser au commentaire que fait Elisabeth avec lequel je suis partiellement d’accord, quand ton message est arrivé.
J’ai été sur le terrain de la nutrition et de la perte de poids pendant quelques années. Et j’y suis encore encore quelques sorte, le corps avancant vers la soi-disant ménopause. Je pensais aborder le sujet dans formation quantique, mais vu le nombre de blogs sur l’alimentation, la perte de poids etc… je préferre laisser la place aux autres.
Pas de souci pour partager mon expertise avec toi. Est-ce que tu veux que je fasse un article invité sur ton blog ?
A bientôt
Emmanuelle
A priori, je pense être devenue une mangeuse sans restriction. Mais je me trompe peut-être. En tous cas, j’ai le sentiment de manger ce que je veux… Mais à y bien réfléchir, il faut bien que j’admette avoir éjecté de ma vie toutes les nourritures que je juge malsaines, comme le fast food en particulier et les sucreries en détail !!! Mais la raison pour laquelle je ne les consomme pas, c’est simplement parce qu’ils ne me conviennent absolument pas et que j’éprouve tellement de plaisir à déguster mille choses saines à portée de main… J’ai vraiment pour principe de vie de ne me priver de rien et je crois être arrivée à une totale liberté par rapport à la nourriture. Mais je viens de loin, de très loin même et cette victoire, je l’ai acquise de haute lutte. J’ai enfin déposé les armes et il me semble avoir une excellente relation à la nourriture…
Merci pour ce très bel et très pertinent article, Didier !
Bonjour Bernadette,
Si tu dis que tu manges sans contrainte et sans restrictions, on peut dire sans crainte de se tromper que tu n’es pas une mangeuse restrictive. Et c’est très bien ainsi !
Il faudra que tu nous racontes un jour l’histoire de cette « haute lutte », ici ou sur ton blog. Peut-être que cela pourra donner de l’inspiration à certaines personnes… 😉
Merci pour ton commentaire, et au plaisir de te retrouver par ici !
Ping : Trouver Le Régime Parfait, C'est Un Jeu d'Enfant
Assez choquée ne serait ce que par le titre, les anorexiques souffrent d’une maladie mentale, ce qui n’est pas le cas de tous les obèses
mais il est tellement simple de faire le raccourci, gros = malade mental youhou
Bonjour Joire,
Merci pour ce premier commentaire et bienvenue sur ce blog !
Les anorexiques sont des malades mentaux ? Je ne pense pas.
Au pire, les anorexiques ont un problème psycho-affectif qui leur semble insurmontable. Pour qu’on puisse parler de maladie mentale il faut un réel dérèglement de la partie cognitive du sujet, me semble-t-il…
Mais peut-être as-tu d’autres lumières sur le sujet ? Si c’est le cas, je serais ravi d’en apprendre plus 🙂
Par élimination je dirais que suis plus hyperphage
J’aime m’appeler « aspirateur » car si c’est là, je le mange. si y’as rien, je mange rien.
Mais je me sens pas coupable après, c’était bon, je suis contente.
malgré cela, je suis consciente de manger plus que ma faim … j’ai besoin de me concentrer réellement pour m’arrêter avant d’avoir mal au ventre, j’ai besoin de réfléchir à la quantité avant de manger, pour pas trop manger, j’ai besoin de faire une pause pendant le repas pour savoir si j’ai de la place pour du fromage, du pain ou si je sens que ça me bloquera après si je le mange. Il m’arrive d’ouvrir le frigo par habitude, de picorer un truc, parfois j’ouvre le frigo en me disant « non pas de grignotages » et je reste prostré 20 sec devant à me dire « non, non » parce que j’ai pas faim et que je dois maigrir et que je n’ai pas besoin de ce morceau de jambon, mais j’en ai envie ! et je résiste, c’est presque douloureux ! il m’est arrivé d’avoir les larmes aux yeux en refermant le frigo, j’avais honte d’être autant accrochée à la nourriture juste parce que c’est bon ! j’en ai pas parlé autour de moi, j’ai peur qu’on me prenne pour une folle…
il y a des aliments auxquels je suis incapable de résister, de me rationner, pour que ça reste un plaisir et pas une espèce de drogue.
Ce jour là j’ai refermé le frigo, fière d’avoir résisté, mais c’était physiquement douloureux. Pourquoi ? j’avais pas faim ! j’avais pas besoin de manger non plus !
au magasin je me force aussi, je ne l’achète pas ce saucisson au jambon parce que je sais qu’il sera mort en 3 jours, j’arrive à ne pas l’acheter mais ça me demande un réel effort ! c’est dingue quand même …
j’ai réussi à me détacher de certains produits que j’avalais trop souvent en grande quantité, notamment le saucisson type rosette. Quand j’en achetais, je mangé le paquet de 12 tranches d’un coup, c’était délicieux. Aujourd’hui, j’en mange 1 fois tous les deux mois max, du moins gras, je l’apprécie sans plus, il ne me manque pas. La rosette, que je savourai il y a 2 ans, m’indiffère et me dégoute presque aujourd’hui.
Pensez-vous que je sois « droguée » de certains aliments et que je doive me sevré pour les apprécier réellement sans me « jeter » dessus ?
j’ai fait ça avec le nutella aussi, il y a quelques années le pot durait 2/3 jours (le petit pot verre de whisky) et aujourd’hui, un gros pot tient plusieurs mois, j’en mange un fois par semaine guère plus.
J’ai le sentiment d’avoir progressé, en mangeant mieux, plus de légumes, moins gras etc. mais ça ne règle pas le problème de la gourmandise.
Je continue toujours de manger plus que ce que mon corps à besoin. Certains disent qu’il faut écouter sa tête et pas son ventre, moi c’est l’inverse. c’est pas mon corps qui demande, c’est bien ma tête qui veut et qui gère les envies ! gérer les demandes de mon corps sont bien plus simple.
J’ai fini par manger aujourd’hui, après 18h de diète solide car je n’avais pas encore faim, pourtant hier soir je n’ai pas le sentiment d’avoir mangé pour l’équivalent de 3 repas mais je sais que j’ai mangé plus que ma faim. J’ai donc mangé mon premier repas de la journée à 15h30 …
j’ai du me battre avec moi même, ma tête, pas mon corps, pour manger lentement, me rendre compte de la sensation de faim qui disparait progressivement. je me suis posé 2 mins en regardant le pain et le fromage, me demandant si j’avais non pas envie, mais la place de le manger. Finalement je me suis rendue compte que je n’avais pas la place du pain mais l’envie du fromage, j’ai mangé que le fromage. J’ai fini par un petit bol de fraise banane, alors que d’habitude j’en mange 2 fois plus, pour garder la place d’une petite gaufre que normalement je mange au petit dej.
Il est 16h11, je n’ai pas faim, j’avais faim avant le repas, je n’ai plus faim maintenant.
Il me reste la partie la plus dure de mon plan : ne rien manger tant que je n’aurais pas la sensation de faim à nouveau.
Je suis donc complètement entrain d’intellectualiser la nourriture pour palier à mes envies. Je n’arrive pas à trouver l’équilibre.
Pensez-vous que je doive voir un médecin ? un nutritionniste ? je doute fort que me dire ce que je « dois » manger changera quelque chose … manger équilibré n’a aucun impact dans ma vie actuelle. Je sais comment faire, ça ne résous pas le problème.